Ce que vous devez savoir avant de réaliser une polysomnographie à l’hôpital.

Les examens de diagnostic du sommeil se divisent en deux catégories principales : la polygraphie ventilatoire qui se concentre sur les signaux respiratoires et la polysomnographie qui enregistre aussi les différents stades de sommeil. Ces deux types d’examen peuvent être réalisés à domicile ou dans un laboratoire du sommeil ou dans un service hospitalier spécialisé. C’est sur la réalisation d’une polysomnographie en laboratoire ou service hospitalier que cet article va se focaliser.

Réaliser un diagnostic pour l’apnée du sommeil par polysomnographie peut sembler assez technique, mais en pratique, vous n’aurez pas besoin de faire grand-chose – si ce n’est de dormir ! Si vous ou un de vos proches devez prochainement réaliser un enregistrement du sommeil en laboratoire du sommeil ou à l’hôpital, voici un guide pour savoir à quoi vous devez vous attendre avant, pendant et après cet examen.

Pourquoi avez-vous besoin d’un enregistrement du sommeil ?

Peut-être avez-vous réalisé notre évaluation du sommeil en ligne qui vous a indiqué que vous êtes susceptible de souffrir d’apnée du sommeil, ou peut-être avez-vous parlé à votre médecin traitant de vos symptômes qui laissent penser que vous souffrez d’apnée du sommeil. Ce sont deux excellents points de départ pour comprendre vos problèmes de sommeil, mais pour déterminer le meilleur traitement possible pour vous, il est important de réaliser un diagnostic approprié. C’est là que la réalisation d’un enregistrement du sommeil est nécessaire.

Comment se passe une polysomnographie à l’hôpital ?

Les symptômes de l’apnée du sommeil et d’autres troubles du sommeil se manifestent tout au long de la nuit et peuvent parfois passer inaperçus. C’est pourquoi un examen du sommeil est l’occasion pour les professionnels de santé d’utiliser différents capteurs pour mesurer des éléments tels que l’activité cérébrale et la fréquence cardiaque – des éléments qui ne peuvent pas être évalués simplement en vous auscultant.

En obtenant une image complète, basée sur les données récoltées par les différents capteurs, votre comportement et vos symptômes pendant une nuit complète, les professionnels de santé peuvent percer les secrets de vos problèmes de sommeil et, à partir de là, établir un diagnostic, exclure tout autre problème de santé et élaborer un plan de traitement.

A l’hôpital ou en laboratoire du sommeil, l’équipe qui s’occupe de vous pendant votre examen du sommeil est généralement composée de techniciens médicaux, d’assistants et d’infirmiers, ce sont eux qui fixeront les différents capteurs sur votre corps. Ceux-ci surveilleront :

  • L’activité cardiaque grâce à des capteurs placés sur la poitrine
  • Les mouvements oculaires grâce à des capteurs placés près des paupières, cela indiquera les cycles et les différentes phases de votre sommeil
  • Les signaux électriques provenant de votre cerveau par l’intermédiaire de capteurs placés sur votre tête
  • L’activité musculaire dans les jambes

La mise en place des capteurs peut sembler un peu étrange, mais elle ne devrait pas prendre beaucoup de temps ni être inconfortable. Si vous avez des allergies ou une peau sensible, informez-en les professionnels de santé à l’avance. Les adhésifs utilisés pour les capteurs peuvent provoquer des irritations cutanées, des alternatives pourront vous être proposées.

En plus de ces capteurs, votre respiration sera surveillée au moyen de lunettes nasales, qui consistent en deux petits tubes insérés dans chaque narine. Vos niveaux d’oxygène seront contrôlés par un oxymètre, un petit appareil qui se fixe au bout de votre index, et vos efforts respiratoires seront mesurés par des sangles placées autour de votre poitrine et de votre estomac. Ces trois éléments sont suivis afin de déterminer si votre respiration est interrompue pendant votre sommeil et à quelle fréquence, ce qui permettra de déterminer si vous souffrez d’apnée du sommeil et, si c’est le cas, quelle en est la gravité.

Comment se préparer à un examen du sommeil à l’hôpital ?

Vous pouvez vous préparer à votre enregistrement du sommeil comme vous le feriez pour un séjour d’une nuit hors de votre domicile. Le médecin du sommeil programmera probablement le test à l’heure à laquelle vous dormez habituellement, c’est-à-dire la nuit pour la plupart d’entre nous. Si vous avez des horaires de sommeil différents, informez-en votre médecin afin qu’il puisse en tenir compte.
Bien qu’il soit bon de suivre votre routine habituelle le jour de l’examen du sommeil, vous devrez peut-être la modifier pour augmenter vos chances de dormir à l’hôpital. Par exemple, si vous avez l’habitude de boire beaucoup de café ou d’autres boissons caféinées, supprimez-les à partir de l’heure du déjeuner. Il en va de même pour l’alcool : évitez d’en consommer le jour de l’examen, car il peut perturber votre sommeil.

Et bien que la fatigue excessive puisse être l’un des symptômes qui vous ait poussé à chercher de l’aide, évitez de faire une sieste pendant la journée, car cela pourrait nuire à vos chances de vous endormir le soir.

Check-list pour votre séjour à l’hôpital pour réaliser un examen du sommeil :

  • Vêtements de nuit. Choisissez votre pyjama préféré, ou tout autre vêtement dans lequel vous vous sentez le plus à l’aise pour dormir. Et n’oubliez pas des vêtements de rechange pour le lendemain !
  • De quoi lire. Si la lecture de quelques pages d’un roman ou d’un magazine vous aident à vous endormir, apportez-les.
  • Téléphone portable. Vous pouvez rester en contact avec le monde extérieur pendant que vous êtes à l’hôpital si vous le souhaitez (il n’y aura pas de télévision dans la pièce), mais comme la lumière de votre écran peut interférer avec le sommeil, évitez de le regarder dans l’heure qui précède le coucher.
  • Articles de toilette. Vous pourrez vous préparer au coucher comme d’habitude. Cependant, certains produits capillaires ou crèmes peuvent empêcher les capteurs de coller à votre peau. Vous devrez également retirer tout vernis à ongles ou faux ongles avant l’examen du sommeil, car ils peuvent également interférer avec les résultats.
  • Quelque chose de familier. Il est conseillé d’apporter sa propre couverture, son oreiller ou tout autre objet qui permet de se sentir chez soi (dans la limite du raisonnable !).
  • Collation au coucher. Si votre rituel du soir comprend habituellement un grignotage de quelque chose de sucré ou de salé, glissez-le dans votre sac.
  • Médicaments. Si vous prenez des médicaments, informez-en le médecin du sommeil ; il pourra vous indiquer si vous pouvez continuer à les prendre ou si vous pouvez les arrêter temporairement si nécessaire.

A quoi s’attendre lors de votre enregistrement du sommeil ?

À votre arrivée à la clinique à l’heure indiquée, vous devrez vous présenter à la réception, d’où l’on vous conduira à la chambre où vous dormirez – elle ressemblera beaucoup à une chambre d’hôtel. On vous laissera ensuite enfiler vos vêtements de nuit, puis les professionnels de santé commenceront à fixer les capteurs et à installer les autres équipements.

Vous pouvez aider l’équipe à vérifier que les capteurs fonctionnent et sont bien fixés en effectuant quelques tests simples, comme bouger les yeux, la bouche et les jambes. Il est également judicieux de vérifier que les fils du capteur sont suffisamment longs pour vous permettre de bouger confortablement dans le lit (ils devraient l’être !). Si vous devez sortir du lit une fois que vous êtes équipé.e, un membre du personnel soignant peut vous aider à débrancher les fils. Ne le faites pas vous-même à moins qu’on vous ait montré comment le faire correctement, ou vous pourriez affecter le résultat de l’examen.

Une fois que tout cela a été fait, il est temps de se détendre avant de s’endormir. C’est à ce moment-là que la majeure partie du test se déroulera, mais comme vous dormirez, vous ne vous rendrez compte de rien jusqu’à votre réveil le lendemain matin !

Et après la polysomnographie ?

Si vous ne vous réveillez pas en pleine forme, rappelez-vous que même si vous avez eu du mal à dormir en raison de l’environnement inhabituel dans lequel vous vous trouviez, si vous avez réussi à dormir suffisamment, le test du sommeil devrait quand même avoir recueilli les informations nécessaires. Le personnel médical vous aidera à débrancher l’équipement et à retirer les capteurs, puis vous pourrez vous habiller et partir.

Après l’examen, le médecin du sommeil interprétera les résultats et établira un diagnostic. Au cours de ce processus, il pourra consulter d’autres professionnels de la santé pour obtenir plus de détails sur vos antécédents médicaux. Il vous contactera ensuite pour vous informer des résultats et vous prescrire le traitement approprié. Vous pouvez vous sentir nerveux en attendant vos résultats, mais rappelez-vous qu’il s’agit d’un grand pas sur la voie d’un meilleur sommeil.

Le diabète et l’apnée du sommeil sont fortement associés l’un à l’autre.

Le 14 novembre c’est la Journée mondiale du diabète. Il s’agit d’un événement annuel qui vise à faire connaître l’importance de la lutte contre le diabète et à reconnaître qu’il s’agit d’un important problème de santé à l’échelle mondiale.

Pourquoi le 14 novembre ? Car c’est une date importante : l’anniversaire de Sir Frederick Banting qui, en 1922, a co-découvert l’insuline avec Charles Best. La Journée mondiale du diabète a été créée en 1991 par la Fédération Internationale du Diabète (FID) et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en réponse aux préoccupations grandissantes concernant la menace que représente le diabète pour la santé. Depuis, elle est devenue un événement célébré dans le monde entier et une journée de sensibilisation officielle dans le monde.

Diabète et apnée du sommeil

Le diabète et l’apnée du sommeil sont fortement associés l’un à l’autre. Des recherches montrent que 50% des patients souffrant du Syndrome d’Apnées Obstructives du Sommeil (SAOS) ont un diabète de type 2 et qu’environ 50 % des patients souffrant de diabète de type 2 ont un SAOS1. De plus, des études ont révélé que les patients souffrant d’apnées du sommeil non traitées avaient un risque quasiment 3 fois plus élevé de développer un diabète de type 22.

Qu’est-ce que cela signifie ? Bien que ces statistiques ne prouvent pas que le diabète provoque l’apnée du sommeil (ou vice versa), il est clair qu’il existe un lien réel entre ces deux pathologies – un lien que la communauté médicale explore depuis des décennies. C’est pour cela que les auteurs d’une étude publiée en 2008 conseillent que « Sur la base des données actuelles, les cliniciens doivent prendre en compte le risque de SAOS chez les patients atteints de diabète de type 2, et réciproquement évaluer la présence de diabète de type 2 chez les patients atteints de SAOS »3.

Diabète et apnée du sommeil : Quel est le lien ?

Malgré les nombreux articles de recherche publiés sur l’association entre l’apnée du sommeil et le diabète – et il y en a beaucoup – les chercheurs n’ont toujours pas mis en évidence de lien de causalité entre les 2 pathologies.

Une étude publiée en 2005 a tenté de déterminer « si une relation indépendante » existait entre le diabète de type 2 et les troubles respiratoires du sommeil4. La recherche d’une « relation indépendante » signifie que les chercheurs espéraient découvrir le secret du lien entre l’apnée du sommeil et le diabète et la raison pour laquelle tant de personnes souffrent de ces deux affections.

Malheureusement, cette étude n’a pas été concluante et la relation entre l’apnée du sommeil et le diabète n’a pas pu être établie. Cependant, des données combinées provenant d’études cliniques et de population suggèrent qu’il existe une association entre le SAOS et le diabète de type 2, ce qui souligne l’importance de prendre en compte chacune de ces deux maladies si vous êtes atteint de l’une d’entre elles3.

Diabète et apnée du sommeil : Sensibilisation et prévention

Nous ne pouvons pas affirmer que si vous souffrez d’apnée du sommeil, vous serez diabétique, ou vice versa. Mais comme ces deux maladies sont liées, il est raisonnable de penser que si vous souffrez de l’une d’entre elles, la probabilité que vous développiez l’autre est plus élevée.

Le groupe de travail sur l’épidémiologie et la prévention de la Fédération internationale du diabète recommande vivement aux professionnels de santé de s’assurer qu’un patient présentant l’une de ces pathologies soit diagnostiqué pour l’autre4.

Comment puis-je savoir si je souffre d’apnée du sommeil ?

Il existe de nombreux symptômes de l’apnée obstructive du sommeil dont : ronflement, somnolence, manque de concentration et d’énergie pendant la journée, levers fréquents pour uriner la nuit, …5

Si vous reconnaissez certains de ces symptômes, vous pouvez réaliser une évaluation du sommeil qui vous indiquera si vous êtes susceptible de souffrir d’apnée du sommeil, en parallèle parlez-en à votre médecin traitant qui pourra soit vous diagnostiquer soit vous orienter vers un médecin formé.

Références

  1. Moon, K., N.M. Punjabi, and R.N. Aurora, Obstructive sleep apnea and type 2 diabetes in older adults. Clin Geriatr Med, 2015. 31(1): p. 139-47, ix.
  2.  Nagayoshi, M., et al., Obstructive sleep apnea and incident type 2 diabetes. Sleep Med, 2016. 25: p. 156-161.
  3. Tasali E, Mokhlesi B, Van Cauter E. “Obstructive sleep apnea and type 2 diabetes: interacting epidemics.” Chest. 2008 Feb;133(2):496-506. doi: 10.1378/chest.07-0828.
  4. Shaw JE, Punjabi NM, Wilding JP, Alberti KG, Zimmet PZ. “Sleep-disordered breathing and type 2 diabetes: a report from the International Diabetes Federation Taskforce on Epidemiology and Prevention.” Diabetes Res Clin Pract. 2008 Jul; 81(1):2-12.
  5. Evaluation clinique et économique des dispositifs médicaux et prestations associées pour la prise en charge du SAHOS, HAS, 2014